A la sortie de Beziers, un homme qui quittait la ville, vit un phénomène bien étrange. A quelques lieues au devant, un nuage de vapeur et de poussière flottait dans l'air glacé.
En dessous, on pouvait apercevoir une multitude d'enfants, de femmes et d'hommes, portant baluchons, tirant bêtes et charrettes, se hâter sur les chemins dans la plus grande confusion. Il accélera le pas, et rejoignit la queue du groupe. Auprès de cette foule, tout un brouhaha de lamentations, de cris, de beuglements et de sanglots, envahissait l'air sans pour autant adoucir la morsure du froid.
Il regarda sans comprendre, jusqu'a ce que son oreille perçoive un chant, tel une musique murmurée, qui semblait s'élever de toutes les lèvres. Intrigué par ce chant il tendit encore mieux l'oreille pour finalement distinguer parmi les sons incompréhensibles, un air intelligible "Als catars.. Als martirs.. Que de reves an fugit de la tèrra".
Ils étaient là, des cathares, fuyant sur les routes, laissant derrière eux leurs rêves et leurs terres, avec pour seul horizon la fuite et la dissimulation au coeur d'un hiver meurtrier. Son coeur se serra en pensant a sa propre confession, ils étaient peu nombreux, les spinozistes comme lui, quelques uns en Languedoc d'ailleurs, devraient ils fuir eux aussi ? Amor, Matheos... ses frêres, ses amis. Il dépassa le groupe sans mot dire, tout en maudissant l'archevêque et lui souhaitant la plus atroce des fins.
Lorsqu'il arriva en vue du château de Montpellier, il savait que derrière lui, les cathares marchaient toujours, le poids de leur religion allégant leur coeur, mais pesant sur leurs épaules. De nouveau, il accéléra le pas.
J'ai répondu sur le topic de l'Inquisition, et lancé cette horrible nouvelle aux carcassonnais: http://forum.royaumesrenaissants.com/viewtopic.php?t=97572 (venez-donc y poster).
Henael, je compte sur toi pour faire le même genre de déclaration à Narbonne. Pour ma part j'irais avec ceux qui me suivent, à Béziers (RP parlant, nous partons aussi les avertir).