Ces jardins étaient l'un des lieux préférés d'Azalaïs, elle en avait elle-même conçu les plans; cherchant ainsi une harmonie terrestre, reflet d'une harmonie céleste. Elle rêvait des temps originels, bien que sachant qu'ils ne seraient jamais à trouver ici bas, elle aimait à imaginer qu'ils étaient plus beau encore que ces jardins. C'était là qu'elle venait seule pour apaiser son âme lorsque l'angoisse ou un autre sentiment trop fort l'étreignait. Mais en ce jour, elle y venait accompagnée de monseigneur Lorgol; heureuse de pouvoir faire partager ce lieu avec autre qu'elle-même ou encore les habitués du château.
Après l'avoir introduit sur le chemin de promenade, elle l'emmena doucement vers le milieu de ces jardins, là où les verts feuillages et les nombreuses fleurs semblent se fondre avec les pierres anciennes. Il lui faisait plaisir de voir que l'archevêque semblait apprécier l'atmosphère de ces jardins.
- En effet, ces lieux sont magnifiques ... j'aime à penser qu'ils ne sont que le pâle reflet du Jardin Originel ... et vous petes fin connaisseur monseigneur; c'est bien une orchidée venue d'Orient. Peut être êtes vous aussi habitué à la science de la botanique et des jardins?
Elle fit quelques pas supplémentaires et arriva devant une petite aubépine en fleurs.
- Vous voyez monseigneur, cet arbuste est bien commun au milieu de ce jardin et pourtant il est mon préféré. La blancheur de ces fleurs délicates au milieu des épines, n'est ce pas ainsi que sont les choses? Je ne saurais en réalité vous dire pourquoi je le préfère, peut être parce qu'il semble si frêle et si humble, alors que si on prend le temps de le regarder, d'en prendre soin; on découvre sa véritable noblesse, son vrai symbole.
Et vous? Avez vous aussi certaine affection particulière pour l'une ou l'autre plante?
Et alors qu'elle disait cela, tous deux continuaient à marcher vers le vieux puit sur lequel serpente un beau lierre au sombre vert.