Apocryphes et histoires cathares

Depuis longtemps, Eros avait pour habitude de farfouiller dans la bibliothèque en quête de texte et autres Apocryphes inspirateurs pour les bons croyants renaissants du Languedoc. Bien que travailleur dans ces recherches, Eros n'en restait pas moins que peu instruit, et le sens de bien des textes lui échappait encore. Quel ne fut pas sa joie d'apprendre que Rekkared venait d'entrer dans le château. Il s'était empressé de l'inviter à le rejoindre dans la bibliothèque pour l'aider à comprendre le livre des deux principes.

Eros se réjouissait des discussions à venir et attendait avec impatience son hôte.

Rekkared, qui n'était pas mieux instruit qu'Eros en la Vraie Foi, fut enchanté de l'invitation. Il irait farfouiller dans la bibliothèque avec plaisir.

Messire Rekkared, revenons à votre discussion sous le porche. J'ai en effet trouvé ici certains textes qui attestent vos paroles. Les noms de "cathares" pour "chat" et "parfaits" pour "parfait héretique" seraient, à l'origine, des insultes.
Remarqué, j'ai ici un autre texte qui dit "Le mot Cathare vient du grec catharos qui signifie purifié". Avouez qu'il y a de quoi se perdre.

Je crois que si nous pouvons éclaircir nos origines et les causes de notre retour dans les royaumes renaissants, nous aurions une bonne base pour déchifrer le livre des deux principes.
Peut être pouvez vous nous éclairer sur ces questions?

Veuillez pardonner mon indiscretion, mais je vous est entendu discuter et n'ai pas pu m'empecher d'écouter. Il me semble que ce terme, cathare, provient bien du mot "catharos". Mais ce terme était utilisé par les croisé par dérision de notre foi

En effet, permettez-moi de reciter cet auteur du XIIIe siècle (Alain de Lille, De fide catholica, v. 1200) :

Cathare serait une injure née au milieu du XIIe siècle. Cathare pourrait venir,
- soit du latin catus, « car à ce qu'on dit, ils baisent le derrière d'un chat », accusation de toute évidence infamante propre à assimiler nos hérétiques à d'odieux adorateurs du diable,
- soit du grec cathar-, qui signifie non pur, mais purge, écoulement, parce que les hérétiques « suintent de vices ».
Effectivement, ce serait un nom donné par dérision.

Une question me vient à l'esprit alors, messire Rekkared, comment donc les gens de cette communauté s'appelaient ils entre eux par le passé? Avez vous des pistes à ce sujet?
Ne serait il pas aussi utile de repenser notre dénomination? Et par quelle autre dénomination pourrions nous la remplacer?
Sans entrer dans le débat de la réforme, j'aimerais développer avec vous cette idée, juste pour pratiquer l'exercice, et trouver la forme qui nous paraîtrait la plus juste pour nous qualifier.

Avons nous quelques pistes pour tenter cette exploration?

Alors oui, nous avons quelques pistes :

Les Cathares, ainsi dénommés par leurs ennemis, s'appelaient entre eux « Croyants » & « Croyantes », pour ceux et celles qui n'étaient pas baptisés mais sympathisants, et « Bons Hommes » & « Bonnes Femmes » pour ceux et celles qui étaient baptisés [1].

Et ne sachant, dans l'état actuel de l'histoire des RRs, si le catharisme a été éradiqué ou non au XIVe s., peut-être vaudrait-il mieux conserver ce terme, cathare, afin que chacun puisse nous reconnaître, mais en y ajoutant le préfixe néo-, afin de montrer que cette religion renaît de ses cendres. Ce qui donnerait Néo-catharisme.

Bien évidemment, il s'agit là de pistes à exploiter, rien de plus.
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[1] ROQUEBERT Michel, Histoire des Cathares, Perrin, Paris, 2002, p. 78-90.

Néo-Cathares, c'est intéressant. Moi j'aime assez Cathares renaissants
Mais "cathare", bien que probablement injurieux, est un terme rassembleur que je crois aussi qu'il faut garder pour être facilement reconnaissable.
D'ailleurs j'ai encore trouver un texte qui évite de se prononcer sur l'exactitude de l'origine du mot mais qui va, pour le reste, tout à fait dans votre sens messire Rekkared.

Citation :

L'origine du mot cathare

On donne traditionnellement deux origines à cette dénomination, l'une grecque "catharos" signifiant "pur" (catharsis=purification), une autre latine "cattus", le chat désignait de façon péjorative les hérétiques, adorateurs du chat. Albigeois est le nom qui les désigne au départ, leurs adeptes ayant trouvé refuge à Albi ou simplement parce qu'à Albi le peuple sauva quelques hérétiques du bûcher. Les catholiques et l'Inquisition utilisaient le terme générique d'hérétique (hérésie vient du grec hairesis= choix). Les cathares s'appelaient entre-eux apôtres, chrétiens ou chrétiennes et leurs fidèles les qualifiaient de "bons-chrétiens" ou de "bons-hommes" ou de "bonnes-chrétiennes" ou de "bonnes-femmes" (la religion cathare donnait un rôle identique à la femme et à l'homme pour l'exercice des prédications et l'accomplissement des rites). Ni les prêtres ni les religieux chrétiens n'utilisaient le terme "cathare".