Les bases du catharisme :
1. Le mot Cathare vient du grec catharos qui signifie "purifié".
2. La religion cathare est avant tout basé sur le dualisme qui est un de ses éléments fondateurs qu'on peut résumer simplement ainsi :
« ... Mais si le Seigneur vrai Dieu, avait, au sens propre et principal,
créé les ténèbres et le mal,
il serait à n'en pas douter la cause et le principe de tout mal,
ce qu'il est vain et funeste de penser.»
Extrait du «Livre des Deux Principes»
Réédition de 1973, aux éditions du Cerf,
collection des Sources Chrétiennes.
3. Le catharisme était une religion chrétienne, fondée sur le "Livre des Deux Principes". Son dogme était organisé autour d'une vision du monde différente de celle de l'Église Aristotélicienne, séparant le monde matériel, oeuvre du Diable, du monde spirituel, oeuvre de Dieu.
4. Le catharisme était un choix de vie, assortit de nombreuses convictions. Il n'a nullement développé le goût pour la hiérarchie, les honneurs, les décorations et le paraître. Cela contribue très probablement à la difficulté que nous avons de vouloir trouver un chef de file, un initiateur, un créateur, prisonniers que nous sommes de nos modèles actuels.
5. Les cathares croyaient en la réincarnation et la métempsycose. L'objectif ultime étant d'atteindre un niveau de "purification" suffisant pour que l'âme puisse se détacher de son enveloppe charnelle. Ils croyaient aussi que celui qui pêchait par trop pouvait se réincarner dans le corps d'un animal...
6. Les cathares eux-mêmes ne se dénommaient que bons chrétiens ou bonshommes. Une distinction était opérée entre ceux qui avaient reçu le Consolamentum, sorte d'ordination, et les simples croyants. Le premier groupe constituait la véritable hiérarchie cathare, avec les parfaits qui prêchaient généralement par deux : le fils majeur et le diacre. Il existait aussi un ou plusieurs fils mineurs, antichambre des futurs parfaits itinérants. L'ensemble était coordonné par un évêque dont la charge était géographiquement délimitée.
7. Dans le clergé cathare, les femmes occupent une place égale à celle des hommes. Le moindre manquement (mentir, jurer, tuer un animal, ...) constitue un pêché qui invalide la force de l'Esprit. Le pêcheur doit alors recevoir un nouveau consolament.
La Doctrine :
Le catharisme pose comme principe de base que Dieu, infiniment bon, créateur de l’univers, ne peut être à l’origine du mal. Celui-ci est l’œuvre d’un ange déchu, le démon, qui aurait entraîné dans sa chute d’autres anges et le tiers des âmes créées par Dieu. Les cathares pensent que ces âmes, tombées à terre, s’incarnent dans le corps des hommes. Elles ne pourront retrouver leur place au ciel qu’après s’être purifiées. Cette théorie dualiste s’oppose au dogme de l’Eglise officielle, où Dieu est seul créateur du monde. Pour un cathare, l’homme ne peut échapper à l’emprise du mal et accéder au spirituel qu’en se détachant du monde et de la chair. La mort représente l’anéantissement du mal.
Les cathares ne récitent qu’une seule prière, le Notre Père. Ils ne reconnaissent qu’un seul sacrement : le consolament qui a à la fois valeur de baptême (par imposition des mains, et non par l’eau), d'ordination et d'absolution des pêchés. Conféré aux mourants, il vaut extrême onction. Chaque âme consolée, à la mort de sa prison charnelle, regagne le Royaume du Père. Les autres devront se réincarner dans une existence nouvelle.
Organisation :
Evêques cathares
Toujours assistés d'un fils majeur et d'un fils mineur, les évêques avaient à leur charge une région déterminée. Il y aurait eu quatre évéchés cathares dans le midi de la France : Toulouse, Carcassonne, Albi et du Razès.
Fils mineur
Le fils mineur était l'antichambre de l'accession des croyants au statut de Bonhommes. Le fils mineur était initié par un Bonhomme qui devenait son tuteur durant toute sa période d'initiation.
Fils majeur
Le fils majeur était généralement une stade préparatoire à la charge d'évêque ou de Diacre. Ils assistaient respectivement l'Evêque et le Diacre dans leurs tâches quotidiennes.
Diacres cathares
Les Diacres cathares avaient à leur charge l'Aparelhament. Selon Jean Duvernoy, ceux-ci pouvaient avoir une responsabilité régionale. Les différents auteurs et historiens s'opposent sur le fait qu'il y ait existé ou non des Diaconesses, femmes assurant le rôle du Diacre.